Punta Arenas
Par Toute l'équipe le samedi 10 mars 2012, 21:30 - Lien permanent
Le 13 février (jour 17)
Nous avons quitté ce matin Puerto Natales, sous la pluie ... Trois heures de route pour atteindre Punta Arenas. Le temps s’améliore au fur et à mesure, la forêt d'arbustes rabougris, malades ou morts est remplacée par de maigres pâturages. Nous commençons à longer le mythique détroit de Magellan.
Arrivés à 13 h, un vent violent et froid nous attend, mais nous sommes prévenus, Punta Arenas est la seule ville où même les chats volent ...
Une colline nous permet d'avoir une vue d'ensemble sur la ville
Comme à Puerto Natales, les maisons sont colorées, murs et toits, aucune association n'est tabou !
De même, les tags sont ici figuratifs et joyeux
Il flotte parfois un léger parfum révolutionnaire
comme sur les murs de notre hôtel "Independencia" :
Ce soir, nous retrouvons notre "pauvre" copine Claudette qui se morfond ici, à bout de nerfs, cloîtrée depuis depuis une semaine sur son fauteuil roulant,
à l'hôtel "Hain" (nom donné par les indiens Onas à la cabane servant à des rites divers),
très imprégné de la culture fugéenne
Heureusement, les chiliens qui l'entourent sont d'une gentillesse, d'une serviabilité exceptionnelles, et d'une hospitalité dont nous, français, devrions nous inspirer davantage. Mais il lui manque depuis deux jours une autorisation de prendre l'avion, que doit lui délivrer le chirurgien qui l'a vue, et sans lequel la compagnie aérienne refuse de l'embarquer.
Heureusement, pendant que je remplis ce blog, le reste de l’équipe lui tient un peu compagnie.
Pour la changer d'air et passer un agréable moment ensemble, nous nous offrons une dernière occasion de nous retrouver tous les six autour d'une table, avant qu'elle nous abandonne demain matin, si tout se passe normalement ...
Le choix du restaurant "Le Remezon" se révèle un excellent choix : dans un cadre intime d'une maison ancienne décorée en vrac de nombreux objets de la vie quotidienne, ou ayant pour beaucoup un rapport avec la vie quotidienne des indiens,
on nous sert des plats succulents: Juste pour vous mettre l'eau à la bouche, en apéritif un granité de calafata (baie de la Patagonie dont on raffole ici), bien entendu alcoolisée,
puis au hasard des commandes une soupe à l'ail fameuse, des mises en bouches de coquillages raffinées, un assortiment d'algues, très bonnes (mais oui !!!). Certains choisissent une assiette de castor et d'oie locale rôtie, très bon mais sans goût très spécifique,
et d'un "merluzza negro" de l'Antarctique qui fond sur la langue et est vraiment succulent. Ajoutez-y pour les gourmandes des gâteaux ou des coupes de glace excellents et vous imaginez que, accompagné d'un très bon vin rouge chilien (prix très inférieurs aux vins français), la bonne humeur était là !!!
Le 14 fevrier
Nous nous sommes séparés vers minuit 30, Claudette continuait à se disputer tantôt avec le représentant de l'assistance mondiale à Paris, tantôt avec le correspondant local. Nous étions bien pessimiste sur ses chances de prendre l'avion le matin même a 10 h. Quelle ne fut pas notre surprise de ne plus la trouver ce matin : elle avait fini par obtenir son papier dans la nuit (il était prêt depuis deux jours) et elle avait obtenu une réservation sur le vol . OUF !!!
La plus grande partie de la journée est consacrée à la visite de la ville. DE larges avenues ombragées
nous conduisent vers le centre. Je suis toujours admiratif devant les toiles d'araignées qu'ont réussi à construire les électriciens et les agents des postes, et qui décorent quelques façades un peu décrépites !!!
Nous atteignons ainsi le seul bâtiment moderne, futuriste même, de la ville,
qui domine le port
Non loin de là, la traditionnelle "Place d'Armes", paisible,
En son centre le héros national, Magellan,
A ses pieds, un indien fugéen de bronze,
dont le pied caressé par de nombreuses mains de touristes, atteste qu'ils ont (mal) lu les guides : la véritable statue de l'Indien, à laquelle les descendants portent une vraie dévotion, se trouve au cimetière et fait partie de nos objectifs de l'après-midi.
Tout autour de la place, de superbes bâtiments,aux façades décorées,
Visite du musée naval (deux salles relativement intéressantes, pas génial quand même),
puis visite de la maison bourgeoise (ou même plus !) de Sarah Braun (personnage important de "l’époque" ...) :
très agréable de parcourir ces salons richement décorés, surtout que c'est maintenant un hôtel et un restaurant chics,
et que le pisco sur n'y est pas plus cher qu'ailleurs !
Après avoir longé la jetée, dans un petit vent frisquet,
et traversé les quartiers plus périphériques au pas de course,
nous gagnons, en limite de ville, le cimetière qui est assez intéressant : les plus humbles y ont leur place
comme les plus orgueilleux :
Petite visite a la statue du jeune indien, objet de dévotion des locaux, entourée d'innombrables ex-voto
Retour sur nos pas pour visiter le musée de la mission salésienne dont les deux salles les plus intéressantes sont consacrées aux aborigènes de la région, les indiens fuégiens, avec beaucoup d'objets, de photos, de documents rappelant leur mode de vie. Au sous-sol, faune empaillée, flore et minéraux : pas mal
Et c'est reparti pour une course infernale afin d’attraper à 15h le ferry qui nous conduit au pays des manchots (leur "pingouins") des Magellanes, l'ile Magdalena. Deux heures de bateau, une heure de bonheur sur l'île, puis deux heures de retour, un bus attrapé à la volée a 10h du soir, nous nous sommes couchés sans manger !!! Quelle journée !!!
Le séjour chez nos amis les palmipèdes est inoubliable : une colonie de 150000 individus, rentrés du boulot après une dure journée de pêche. Il y en a partout !
Qui regarde passer qui ?
C'est l'heure de se chauffer aux derniers rayons de soleil,
de se raconter les menus événements de la journée,
ou de se dire des mots tendres,
... ou plus si affinités, c'est aujourd'hui la Saint Valentin, ne l'oublions pas !!!
La satisfaction du devoir accompli !
Un jaloux pousse son chant d'amour ressemblant étrangement au braiment des ânes
Vite, c'est l'heure de faire le ménage :
on va avoir de la visite :
Il est malheureusement temps de laisser ces jolies petites bêtes profiter d'un calme bien mérité, dans la sérénité du soir
Au revoir !!!