Les fjords chiliens
Par Toute l'équipe le samedi 10 mars 2012, 22:00 - Lien permanent
C'est parti pour 4 jours à bord de l'Evangelista
Nous voilà sur le pont vers 13h. Rapide tour dans les "dortoirs", les sacs sont bien là, Il s'agit en fait de cabines où un rideau remplace la porte, et qui regroupent deux fois deux lits superposés, eux-mêmes fermés par un petit rideau. Pas très grand, mais propre et en très bon état, avec coffre individuel fermé à clé. Bref, un bon endroit pour dormir, pas trop cher !
Nous attendons avec une certaine impatience le départ qui tarde à venir longtemps, longtemps. Le temps s'étire et les occupations sont très réduites : un coup d’œil sur les volcans lointains dont l'Osorno, une partie d'échec géants (encore faut-il savoir y jouer !), ou une douce somnolence sur le pont, au soleil.
Petit à petit le ciel se couvre. Enfin, vers 16h, nous larguons les amarres,
les nuages avec nous, et nous comprenons bien vite qu'il va falloir affronter la pluie !
Au moins, nous profitons de quelques beaux éclairages et le spectacle mérite quand même quelques gouttes !
Un vol de cormorans empereurs (noirs avec un grand plastron blanc) passe devant la proue. Ils vont se poser sur leur rocher,
non loin du dortoir des mouettes
Voilà, il n'y a plus qu'à attendre les spectacles annoncés par les "dépliants" : animaux de toutes sortes (baleines à bosse, dauphins, phoques ...) les glaciers et les fjords, etc. Alors, pour passer le temps, le capitaine confie la table à cartes à Colette
avec mission de trouver le passage vers le soleil entre les nombreuses îles qui encombrent l'horizon. Heureusement, je pense qu'il garde un œil, on ne sait jamais ...
Tout le long des rives, de nombreuses fermes aquacoles. Les voilà, les saumons d'élevage qu'on retrouve partout sur les étals.
Pluie derrière (ouf, on est passé), mais il y en a autant devant.
Alors nous retournons dans les salons un peu exigus pour abriter tout le monde, jusqu'à un appel du capitaine. Tout le monde se précipite sur le pont, même ceux qui n'ont rien compris (dont je fais partie) : il y a quelque chose à voir !
si, si, c’était une baleine, il faut y croire, car nous ne verrons pas mieux de tout le voyage. Certainement elle était plus visible sur le radar, car, pour moi, c'est seulement un jet d'eau !
Les vagues sont un peu plus marquées, l'étrave soulève de belles gerbes d'écume.
Dans l'espoir de voir un quelconque animal, que les autres vont rater, je reste longuement sur le pont, à scruter l'horizon bien bouché,
mais rien de rien, que de la pluie, et je finis par me lasser. Ça a quand même un certain charme !
Voici enfin un glacier à "se mettre sous la dent" : le glacier "Iceberg". Ce n'est qu'un succédané au célèbre glacier Pie XI, Le capitaine nous a mis le marché en main : "Voulez-vous aller voir le glacier Pie XI, le plus beau - mais le temps est tellement mauvais qu'on ne pourra pas s'approcher (en gros, vous ne verrez rien !) - ou le glacier Iceberg qui est lui aussi très beau !". Faux choix, en vérité, mais beau spectacle. Plus nous approchons, plus la masse blanche et bleu apparaît derrière le rideau de pluie fine.
Le bateau s'approche lentement, longe le front, tourne et retourne afin que tout le monde puisse mitrailler de photos la glace torturée. Malheureusement, les objectifs sont pleins de gouttes de pluie et peu de photos sont sauvables !
Le temps est toujours aussi instable, les grains succèdent aux trouées de ciel bleu.
Nous passons devant la célèbre épave d'un bateau volontairement échoué pour une sombre histoire d'escroquerie à l'assurance.
Cette fois, c'est du soleil, le capitaine en profite pour passer tout près du rivage et nous faire admirer l'épaisse forêt naturelle. Pour un peu, on se croirait sur l'Amazone !
Nous ne sommes pas loin des immenses montagnes de Campo de Hielo Sur, nous les devinons dans le fond des vallées, à travers les brumes,
Puis c'est l'arrivée à Puerto Eden, l'une des très rares petites bourgades reliée seulement au monde par le ferry. Le soleil ravive les couleurs des quelques rares maisons.
Dès que nous approchons, c'est l'abordage ! Le ferry n'accoste pas (trop gros pour les pontons de bois) et de nombreuses petites barques se dirigent sur nous, s'arriment et, à la volée, échangent colis et paquets de toutes sortes.
Puis ils repartent, l'ancre est levée et nous repartons vers le sud. Les couleurs sont levées, c'est un magnifique arc-en-ciel qui n’annonce rien de bon !
Nous approchons maintenant de l'Angostura White, passage très étroit (80 m. de large), qu'il ne s'agit pas de rater.
Le vent est fort, arrachant des embruns
il s'agit de bien viser !
Voilà, c'est passé, c'était quand même spectaculaire car, même si le ferry a un peu ralenti, il est quand même passé assez vite entre les rochers !
Et nous entrons dans le golfe de Puerto Natales.
Au gré des apparitions du soleil, l'eau change continuellement de couleur, passant du gris au bleu
L'approche de Puerto Natales est très longue, le bateau n'a pas l'autorisation de s'amarrer au ponton, à cause de la violence du vent. Nous restons plus d'une heure, ancrés à quelques centaines de mètres.
Enfin, nous posons le pied sur le sol patagonien, et commence la troisième partie du voyage, le grand sud.